Portrait du compositeur Nicolas Piccini
Beau portrait gravé à l'eau-forte de Nicolas Piccini par le graveur Louis-Jacques Cathelin (Paris 1739 - Paris 1804), d'après un portrait du compositeur par le peintre musicien Charles Robineau (mort à Paris en 1787).
"Nic. Piccini.
Avec une grâce divine, tour à tour comique et touchant, s'il est le Molière du chant, il n'en est pas moins le Racine"
Peint par Robineau, gravé par Cathelin, graveur du roi. A Paris, chez Basan, marchand d'estampes, rue et hôtel Serpente, n°14".
Nicolas Piccini naît à Bari le 16 janvier 1728 d’un père musicien.
Destiné au départ à la prêtrise, il est remarqué par l’évêque de Bari et envoyé sur sa recommandation au conservatoire de Naples. Il y suit l’enseignement de grands compositeurs comme Leo ou Durante. Dès 1754, il débute une carrière de compositeur de théâtre. En 1760 il crée l’opéra bouffe "La Cecchina" à Rome qui rencontre un tel succès qu’il sera joué ensuite dans toute l’Europe. Huit ans plus tard, c’est son opéra sérieux "L’Olimpiade" qui rencontre à son tour un véritable triomphe à travers l’Europe. Ses œuvres sont alors plus connues que celles de Vivaldi ou Pergolèse. Fort de ses succès, Piccini décide alors de monter à Paris, où il va trouver la protection de la reine Marie-Antoinette. L’encyclopédiste et dramaturge Marmontel se chargera quant à lui de lui apprendre le français. En 1777, il crée à Paris son premier opéra français "Roland". Dès les premières représentations, le public parisien, en manque de querelles musicales depuis celle des lullistes et des ramistes et celle des Bouffons, se scinde en deux partis : celui des gluckistes et celui des piccinistes. Dans cette querelle, Glück se montre d’ailleurs assez mauvais joueur. Mais malgré ses détracteurs, "Roland" triomphe et Piccini conserve les faveurs de la reine. Il donne des leçons de chant à Versailles, dirige la troupe italienne qui se produit à l’Opéra et se voit même nommé en 1784 professeur à l’Ecole royale de chant et de déclamation. Lorsqu’arrive la Révolution française, Piccini perd tous ses postes les uns après les autres et doit finalement fuir à Naples dans sa patrie d’origine. Le malheureux n’est
pas au bout de ses peines et se voit placé en résidence surveillée car, sa fille ayant épousé un républicain français, il est lui-même soupçonné de jacobinisme. Après avoir connu les ors de Versailles, Piccini va alors vivre quatre années de misère. Il devra attendre que la paix soit signée entre le royaume de Naples et la République française pour regagner Paris où il sera accueilli avec enthousiasme. Peu avant sa mort, il est nommé inspecteur au conservatoire.
Il meurt à 72 ans le 7 mai 1800 à Passy.
Gravure à l'eau-forte sur papier vergé, Vers 1780
Bon état
Dimensions :
21 x 29 cm